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jeudi 27 mai 2010

BIOGRAPHIE DE DERRICK MORGAN

Chapître un : DERRICK FAIT LA LOI

Le Reggae s’est découvert très tôt en Grande Bretagne une deuxième famille. Un melting Pot qui a ensuite assuré sa notoriété en Europe, dans les années 70, avant de développer une portée internationale reconnue aujourd’hui. Qui classerait par exemple I Jah Man comme un artiste anglais, alors qu’il a commencé sa carrière là-bas? A l’inverse, on peut attribuer à tort la paternité britannique à certains artistes jamaïcains comme Desmond Dekker ou Derrick Morgan… Rapidement, des groupes de musiciens immigrés et de fils d’ouvriers comme les Mohawks, les Rudies, ou le Jr Dan All Stars copièrent leurs homologues et rencontrèrent le succès auprès des Blancs. Les Pyramids, Symarip à l’envers, sont même allé jusqu’à reprendre pour leur hit « Skinhead Moonstomp » le fameux cri scandé dans « Moon Hop » de Derrick Morgan, incidemment ont-ils dit (c’est leur Tour manager qui chantait cet air à tue-tête, « yeah yeah yeah, yeah yeah » ! …) : Difficile de les croire quand on voit une analogie jusque dans le titre, ce groupe de studio s’étant d’ailleurs baptisé « The Seven Letters » (les sept de Symarip disent-ils), alors que c’est le titre d’un des premiers Best of de Derrick Morgan. La discographie de ce chanteur honoré ici est elle-même trompeuse : L’album « In London » est en fait enregistré en Jamaïque, le seul mis en boîte à Londres étant « Moon Hop » ($). Il n’a d’ailleurs habité dans sa vie que quelques mois seulement chez les Anglais… L’explication de cette méprise est que les skins Anglais ont en cette année 1969 sauté et « pogoté » comme des fous sur les hits rudies comme « It Mek » et « Israelites » de Desmond Dekker, ou « a night at the hop » et « Conquering ruler » de Derrick Morgan, qui revient alors à son sommet. Trop timide à l’heure du ska, ce nouveau rythme emportait l’adhésion d’un public, soudé autour d’un style, le Skinhead Reggae, d’un mouvement, le « Spirit of 69 », et propulsé par son succès initial en Jamaïque. Moon hop fut officiellement l’unique tube en Angleterre, classé limite dans les charts 49ème le 17 Janvier 1970, mais ce n’est pas dans ces classements que l’on capte ce qui s’est réellement passé… D’avides producteurs tissaient des liens étroits avec des labels anglais, et vendaient souvent à l’insu de leurs artistes plus de singles que dans toutes les Caraïbes... Derrick Morgan est le beau frère de Bunny Lee, le producteur malin à la casquette de marin, le plus gros distributeur de sélections hors de Jamaïque (il dira même s’être lancé dans la musique grâce à Derrick, même si il n’a pas été son producteur attitré dès ses débuts). Atteint de cécité progressive (Derrick ne voit aujourd’hui plus que « la lumière et des nuages »), et sûrement grâce à ce handicap, il se souvient avec moult détails de ses débuts fracassants dans ses interviews. Sa carrière peut se résumer par le titre français du film de Jimmy Cliff, « Tout, tout de suite » car il a fait ses preuves très jeune, arrivant au coin d’Orange Street du haut de ses cinq ans, concourrant au Radio crochet de Vere Johns à 17 ans, sachant imiter parfaitement Little Richard ou Ben E King, idoles Rythm and Blues de cette fin des années cinquante. Clin d’œil à Fats Domino, le boogie de Fat Man (son premier titre sorti sur le label Hi-lite) fera mouche bien plus tard… De tournées avec Bim & Bam au passage radio de sa première chanson pour Duke Reid « Lover Boy » ($$), il en fallut peu pour qu’il devienne bientôt la star du Ska en Jamaïque. L’année de l’indépendance, il vit même sept de ses titres au sommet du hit-parade, en même temps, dont l’hymne « Forward March » composé à cette occasion ! [Il y avait en fait à l’époque deux hit-parades, on y trouvait 'In My Heart I Feel Like A King' and 'Meekly Wait' pour Count Belles, et 'Housewives' Choice', 'Forward March', 'Be Still' (Numéro 1, la face B « Sunday Monday » était troisième !) pour le label Beverley’s].
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($) Sur cet album, « Moon hop », « Telephone » est joué avec le groupe du soul man britton Georgie Fame, « A night at the hop » est fait avec les Mohawks, quant au titre éponyme, Derrick jouerait lui-même du piano! Seul « give me Lovin’ » utilise un morceau enregistré au préalable en Jamaïque…
($$) Cette chanson « Lover Boy » n’a pas été commercialisée au départ, elle était considérée un « special » que Duke Reid passait dans sa boutique, ou à des soirées. Elle a même été re-baptisée « S-Corner Rock », car le sound-system qui la passait se tenait au coin d’une rue formant un S (et non pas S pour South Corner Rock comme on a pu l’écrire). La commercialisation de disques et l’enregistrement de chanteur en était à ses balbutiements, à l’époque…

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Chapître 2 : LESLIE, DIT LE CHINOIS

On connaît surtout ses embrouilles avec Prince Buster, au départ un solo de sax sur « They Got to come » volé à Buster pour « Forward March » quand Derrick Morgan est parti chez Leslie Kong. C’était surtout la signature avec un autre payant mieux qui ne passait pas… qui plus est un Asiatique… On retrouvera la même véhémence raciste dans la fin des années 70 chez Sugar Minott, qui préféra enregistrer chez Studio One plutôt que de pousser la porte des frères Hoo-kim de Channel One. Comme Beenie Man et Bounty Killer, I-Roy et Prince Jazzboe ou Scratch avant eux, cette altercation subite par tube interposé s’est vite transformée en une manne commerciale que les deux protagonistes allaient « maintenir au chaud » : Blackhead Chinaman » fut la première bombe, sans équivoque. “Blazing Fire” n’a pas tardé, « Thirty pieces of silver » dégainé par le Prince, “Be still, I’m your superior” en réaction, « Creation » comme nouvelle attaque, « Praise without raise », ou « No Praise no Raise » ricochant sur les platines... (Sebastian Clarke parle d’une dernière riposte de Derrick “Love Natty” dont on n’a trouvé aucune trace ailleurs, quant à Derrick lui-même, il avoue que Be still était destiné au départ à Owen Gray, dans la même équipe Beverley !). Autour de ce « feud », d’autres comme Lee Perry et Shenley Duffus ne voulaient pas être en reste, composant tout deux « What a disaster » pour Coxsone, ou plus tard « Bad Minded People » et « Mad Head » toujours en direction de Prince Buster, ce dernier titre étant une parodie simplifié de son tube « Madness ». Ces jougs musicaux étaient de véritables réclames pour leurs artistes et animait la compétition entre les « Big Trees » producteurs. Plus tard, Derrick ralluma le feu pour d’autres succès : A chaque fois que Prince Buster répondait, la sauce prenait (*) : « Quand j’ai fait « Tougher Than Tough”, il a fait « Judge Dread », alors j’ai fait 'I Am The Ruler', et il a répondu par 'Walking Up Orange Street, I Am The Ruler Too' » [Source : Interview Peter I]! Le succès de cette rivalité amicale a été tel qu’il fallut politiquement décider d’afficher à la une du journal une poignée de main sincère entre les deux artistes, pour que le calme revienne dans les rues de Kingston, chaque quartier défendant âprement le statut de l’un ou de l’autre… Un peu la première guerre de gangs en fait, ceux qui sévissent aujourd’hui en Jamaïque le sont de façon plus violente et inquiétante! Cette série de règlements de compte musicaux n’a plus rien de nouveau et d’affriolant quand on voit les saletés que se lancent Movado, Vybz Cartel et les DJ actuels, cela ne fait plus rire du tout… Derrick Morgan fit un concert en 1963 avec son Prince ennemi avant son départ pour l’Angleterre, qui permit à Bob Marley d’essuyer les planches : « J'étais sur le point de partir pour l'Angleterre car j'avais signé un deal avec Melodisc (le futur label Blue Beat) à travers Prince Buster. On a donc organisé une tournée d'adieu de trois dates sur l'île et j'ai embauché Bob pour deux d'entre elles. Pour lui, c'était une occasion en or de se faire connaître car à l'époque il était franchement meilleur danseur que chanteur ! On lui a appris à utiliser sa voix au mieux et on a l'a fait répéter pour le premier show à Montego bay mais lorsqu'il a entonné "One Cup of Coffee" le public l'a sifflé de suite! Il a continué malgré tout et a enchaîné directement "Judge not", le public a pris les paroles "Fait ton propre procès avant de juger ton prochain" comme une réponse de Bob et l'endroit a soudain pris feu comme jamais auparavant! Je me souviendrai toujours de ce soir là... [Source : Interview Heartical – Reggae.fr]. Les ouvrages sur Bob Marley sont légion et se contrarient très souvent. Si Stephen Davis ne cite jamais Derrick Morgan dans la bio officielle de Bob, il aurait donc été d’un grand aide dans son début de carrière, au même titre que Desmond Dekker ou Jimmy Cliff. Et si Lloyd Bradley estime que Derrick Morgan n’est pour rien dans la première signature du futur prophète, peu importe, car l’essor de l’un correspond au court départ de l’autre, en Angleterre. Derrick Morgan est le premier jamaïquain à signer un contrat à l’étranger, il faudra d’ailleurs l’aide d’Edward Seaga en personne pour le dégager de cette exclusivité donnée à Emil Shalit, alors propriétaire de Melodisc UK. Il créa en attendant son label, et enregistra sous le nom des « Blues Blenders » avec trois potes, pour être enfin re-signé chez les frères Kong (**), et donc distribué par Island.

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(*) : D’après Derrick, “quand j’ai sorti « Don’t call me Daddy » pour Duke Reid, Prince Buster a composé « Derrick a Fi you a baby », alors je suis allé le voir en lui chantant : « Buster, quand tu es parti en mer (sea), je suis resté avec ta femme (de son prénom Bea, pour la rime), et depuis tes enfants ont l’apparence d’un chinois à tête noir, ne trouves-tu pas ? ». Résultat, aucune des deux chansons n’est sortie, nous sommes depuis toujours amis… »
(**) : D’après Jimmy Cliff et Derrick Morgan, Leslie avait deux frères, Fats et Cecil, ils tenaient au coin de Orange Street et North Street un restaurant, glacier, magasin de cosmétique et disquaire ( !) nommé Beverley, avec bureaux à l’étage, Pas de studio d’enregistrement, tous les titres de son label étaient faits à Federal.

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Chapître 3 : UN DUR DE DUR
Toujours actif aujourd’hui, adulé du public Oldies, il fête 70 printemps aujourd’hui, né probablement un 27 Mars. Il partage toujours les scènes du monde entier avec des locaux comme Yebo ou les Aggrolites, et son indépendance lui permet d’être toujours actif dans le business. Mais il a connu aussi des hésitations, des creux dans sa carrière. Pour célébrer son retour dans la mère patrie, il composa « Back on the track », « I’m a blackhead again » et créa enfin son label. Il s’aperçut que Patsy chantait désormais avec Stranger Cole, elle qui avait débuté avec lui dans « you don’t know », un si grand succès radio auprès de la gente féminine que l’animatrice le renomma « Housewifes choice » ! Depuis Shake a Leg, premier duo de l’Histoire signé Leslie Kong, il avait chanté avec une série de voix féminines comme Yvonne, Naomi, Jennifer (Jones), Hortense (Ellis), Pauline Morgan (sa sœur), et donc Pat ou Patsy (Milicent Patsy), dans le style des Shirley & Lee Soul / R&B de l’époque. Aucune d’entre elles n’a été sa femme qui se nommait Nellie, de nombreux disques entretenant la confusion, comme sur le pressage original de Seven Letters ou Patsy Morgan (!) est confondu avec sa soeur...). Plus qu’un simple vocaliste, il participait à la direction artistique du label Beverley, avec Roland Alphonso pour la partie musicale, et a attiré les voix rythmées de Desmond Dekker, Toots and the Maytals, Monty Morris, Stranger Cole ou les Pioneers. On connaissait plus son Pork-Pye que sa casquette de producteur, jusqu’à la sortie en 2003 d’un Best of indispensable sur Pressure Sounds, “Red Bumb & Ball ». Il a aussi aidé des artistes comme George Dekker, Devon Russell (du duo Lloyd & Devon) ou Max Romeo à qui il offrira le riddim de Wet Dream, nommé précédemment « Hold you Jack », et qu’il ré enregistrera de suite après le succès salace de Max Romeo, titré « I love you » ! Passant avec aisance des premiers rythmes ska à l’effusion Rudie, à l’aise sur du slackness comme du Roots engagé, il n’a jamais eu la langue dans sa poche, même si c’est sous la pression d’un gangster nommé Brisby qu’il abordera le thème du rude boy, « Tougher than tough », « Rudie Don’t Fear » transformé plus tard en « Rasta Don’t fear », ou « Judge Dread in Court ». Le gangster mourut peu après d’un règlement de compte dans une soirée, alors qu’il manifestait sa joie en écoutant le morceau qu’il avait sommé le chanteur de composer à son égard… Desmond Dekker, Honeyboy Martin, Dandy Livingstone, Lee Perry et Alton Ellis ont tous donné dans ce sujet brûlant, les trois premiers considérant que défendre les rude boys était un défi à l’Establishment, lui-même surpassant le style, et égalant celui des procès de Prince Buster. Parmi ses autres couronnes, insistons sur le fait qu’il est peut-être le tout premier à avoir jouer du Reggae, pour le titre « Seven Letters » avec Bunny Lee & Glen Adams au clavier qui entonne ici un tout neuf shuffle Reggay ! Les fans de Reggae, donc la majorité d’entre vous, ont pu passé à coté du talent de ce chanteur, car à partir du milieu des années 70, ses succès roots sont plus rares. Quant il revint de son deuxième séjour à Londres, son engagement politique et ses batailles musicales n’ont pas cessé pour autant, mais sa popularité était sûrement moindre qu’en Europe. On notera cependant son gros succès pour Bunny Lee (enfin !) sur le label Justice, « Under heavy manners » (§). Il perdit le Festival contest en 1972 contre Toots & the Maytals, avec la chanson Festival 10 qui reprend l’air connu « what a Bam Bam » avec l’intro de « Forward March ». Il commit peut-être l’erreur de ré enregistrer régulièrement les titres de son glorieux passé, sans en composer de nouveaux, tout comme l’illustre son bref passage sur Taxi avec Roobie & Sly (en 1986) ou sa reprise moyenne de Bob Marley, « Some women must cry » en 1975. Il s’exila aussi un temps au Canada (§§), et comme beaucoup d’autres expatriés, sa carrière s’est révélée hardue dans des contrées si lointaines, malgré l’aide d’un certain H. Elliott (label Imperial), et ce qui en ressort est très Soul et Lovers en pleine période roots. Dans cette partie de sa discographie, on y croise des rencontres inhabituelles comme son « Ride your Mamy » (sur un autre air connu, le Ride your Donkey ») devenant le « Big Ride », « blowé » par le mélodica d’Angustus Pablo. Il a manqué un bon album produit par un Lee Perry ou un Joe Gibbs, pour qu’il reste dans la mémoire des novices en Reggae! Il a d’ailleurs aussi composé une « Herb Song » à cette époque, « the great collie herb » et imaginé un fantastique combat de producteurs sur le riddim de Jazz « Take Five ». Il reviendra à Londres pour le deuxième revival ska et une tournée en 89 et 90, avec Laurel Aitken et immortalisé sur double vinyle (§§§). Puis retour en Jamaïque en passant par les Etats-Unis et Miami (il est officiellement à nouveau Jamaïcain depuis 2004), et là il refit le Festival Contest et le gagna par trois fois, avec des titres jamais entendus ici comme « Jamaica Whoa », « Fi wi Island a Boom » ou « Progress », en 1998, 2000 et 2002, tous inédits ici.
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(§) : Plus tard parût sur le label Conflict (COLP 2005), un album partagé avec Hortense Ellis, où il reprendra « Blazing Fire », et « Be still » entre autres. Encore plus dur à trouver (sans label, COLP2006), sa contrepartie Dub par les Aggrovators, « Rasta Dub 2000 » !

(§§) : Sa carrière au Canada sera ponctué de disques très difficile à trouver aujourd’hui, comme “Under the silvery moon » / « The Zacharias movement in Babylon » (sur hot disc) Feel so good (en 1975 sur g-clef) ou ses deux LP sur Impérial, « Love City » ou « The legend » en 1980. On a même trouvé sur le net un album du même label, en duo avec I-Roy, avec un sticker du Nigéria ! Un autre très rare lp est paru sur Black Rose dans les années 80, « moving Reggae Hits ».

(§§§) : Le “Two nights of ska" de Laurel Aitken & Derrick Morgan est un double disque très rare (même en téléchargement illégal !) paru sur Unicorn Records en 1990 (PHZD-61). La partie Derrick est enregistrée live à Londres (The Robey) le 07 Décembre 1989 sauf pour « Moon Hop » « Some women must cry » et une jam session avec Laurel Aitken, en registré à l’Hackney Empire de Londres le 18/11/89. On y trouve des medleys classieux comme “Greedy girl / Wet dream / Hold Yu Jack”, “Meekly wait/ Housewifes' choice/ She's so young” ou “Fat man / Be still / Sunday Monday”
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THE BOSS TONE

En 2001 à Boston, il partageait la scène à nouveau avec Prince Buster ! Deux dates (seulement !) avec les Aggrolites, pour des plateaux Revival toujours aux USA, et le 11 Juin 2006, il annonçait officiellement son come-back accompagné par Alton Ellis, Owen Gray, Pat Kelly et Dennis Alcapone, à Hollywood. En 2008, retour à Boston avec Void Union - rocksteady mené par Generoso Fierro, puis tournée au Moyen-Orient, et deux mois en Europe. Une canne pour soulager ses jambes, car il dit être ennuyé par le poids de ces années sur lui, qui ne l’arrêteront pas de chanter, mais qui l’empèche de bouger ! « C’est au public de danser maintenant! » [intw Peter I op.cit]. Cette année, il partageait l’affiche de « spirit of 69 » avec Aspo, et même si j’ai raté ce rendez-vous, pour moi il restera toujours le Boss, avec un sourire franc et un œil malicieux, un patron comme on en rêve, qui a contrôlé les hits parade et a connu le privilège d’être le premier récompensé par le succès, et d’être toujours en vie aujourd’hui (ce qui me remplit de joie, car pour une fois, je ne fais pas dans la nécrologie…). Une si grande carrière ne se résume pas en une simple biographie, il faut écouter tous ses titres, mais voilà, les trouver s’avère assez compliqué, et obligera votre banque à débloquer un crédit illimité ! Voilà donc une liste assez exhaustive pour les aficionados, et pour les autres, une des deux compilations ci-dessous, traitées de façon chronologique, fera l’affaire… dans un premier temps ! Ajoutons aussi « I am the ruler », autre compil trojan (cdtrl300) parue antérieurement (1993) où il manque « Be still » entre autres, mais édité en 2003 par Eamark en vinyl…

COMPILATION HEARTBEAT Record date : 1960-80 Album date : 1997 1°) The Ska Years / Time marches on (previously unreleased), Fatman, You're a pest (previously unreleased), I wish I were an apple, Love not to brag, Lover boy 2°) The Rock Steady Years / Do the Beng Beng, Father Killam, Bad luck on me, Ain't that crazy, Tears on my pillow, Lagga head, Stumbling block, Conquering ruler (original du Gorgon de Cornel Campbell) 3°) The Reggae Years / Top of the pop, What a bam bam, Searching so long, Reggae train, Rudies don't fear, I shot the deputy, Moon hop (live)
TROJAN MOON HOP BEST OF EARLY YEARS Record date : 1960-69 Album date : 1999 / 1°) The Ska Years / Fat Man (1960 Version), Derrick Morgan & Patsy Todd - Feel So Fine, Teach Me Baby, The Hop, See And Blind, Forward March, Derrick Morgan & Patsy Todd - Housewives Choice, Be Still (1962 Version), Derrick Morgan & Patsy Todd - Are You Going To Marry Me, Blazing Fire, No Raise, No Praise, Look Before You Leap, I Found A Queen, Derrick Morgan & Patsy Todd - Don't You Worry, Street Girl, I Am A Blackhead Again, Starvation, Derrick Morgan & Naomi - Heart Of Stone, Around The Corner, Derrick Morgan & Naomi - So Wonderful, Don't Call Me Daddy, My Lover Has Left Me, 2°) The Rock Steady Years / It's Alright, I Want To Go Home, Tougher Than Tough (Rudie In Court), Greedy Gal, Kill Me Dead, No Dice, I Mean It, Do The Bang Beng, Derrick Morgan & Desmond Dekker - (What A Revenge, Derrick Morgan & Pauline Morgan - You Never Miss Your Water, Got You On My Mind, Real Ring Ding, Horse Dead, Cow Fat, Derrick Morgan & Pauline Morgan – Someone, Derrick Morgan & Pauline Morgan - Do You Love Me, I Am The Ruler, Conquering Ruler, Gimme Back, Woman A Grumble, Want More, Derrick Morgan & Pauline Morgan - King For Tonight, Derrick Morgan & Pauline Morgan - Don't Say, Derrick Morgan & George Agart - Me Naw Give Up, Derrick Morgan & George Agart - Ben Johnson Day, Derrick Morgan & George Agart - Copy Cat, What's Your Grouse, Derrick Morgan & Desmond Dekker - Johnny Pram Pram, Be Still (1968 Version), Fat Man (1968 Version), Hold Your Jack, Seven Letters, Moon Hop
ET SINON...

• Pour les re-pressages d’ancien 45 tours, il est sorti cette année de Derrick Morgan : “Want More” avec Roland Alphonso en face B (“Goodnight My Love”), re-pressé sur le sticker original PYRAMID de Leslie Kong. Par ailleurs, de nombreux singles de son label « Hop records » (double face vocaux tous de l’année 1968) sont ressortis récemment grace au distributeur Italo-jamaïcain Cap Calcini, alors voilà votre top 10
(Label Hop – 2001) - Bad luck on me + Stop the wedding / Night at the Hop + Belly woman / Top the pop + River to the Bank / Stand by Me + Shower of Rain / Don’t play that song + Come that May / Rudie don’t Fear + It’s allright / Moon Hop + Man pon Moon / What’s your grouse + Johnnie Pram Pram (en duo avec George « Dekker » Agard / The Ruler + Food of Love (the Inventors) / Soft Hand + Gather Together (crédité Derrick & Thé Blue Blenders /
• La liste des duos serait trop longue, mais voici quelques singles très rares avec Pauline ou Patsy :
Do You Love Me, 1967, Island [UK], Someone, 1967, Island [UK], Don't Say, 1968, Beverley’s [JA] JJ Records [UK], I'm Leaving, 1968, Beverley’s [JA], Pyramid [UK], King For Tonight, 1968, Beverley’s [JA], Pyramid [UK], Try Me, 1968, Pyramid [UK], You Don’t Miss Your Water, 1968, Beverley’s [JA], Pyramid [UK], I'll Do It, 1969, Nu Beat [UK], Lee's Dream, 1974, Harry J [UK], So Long Baby, 1974, Harry J [UK], I Want To Stay Here & Love You, 1975, Horse [UK] ainsi que tous ceux cités précédemment…
• La collaboration avec Max Roméo ne s’est pas résumé au seul titre « Wet Dream » : Après d’autres essais salaces, Derrick Morgan a participé à la production de son grand album « Let the power fall on I », sans pour autant en être crédité. Pas moins de six titres dont le titre éponyme, « Puppet on a string », « Crackling rose », « Don’t you weep », « Chicken Thief » et « Bachelor Boy ». L’album sort sur Pama (PMP2010) avant de reparaître plein de fois sur Dynamic (DY3313), avec une production signé… Bunny Lee. Justice enfin réparée…
• Fait peu connu, Derrick Morgan a enregistré sous le nom de « The Clan », avec Stranger Cole, Owen Gray et les Rudies : Pressage Bullet BU 419 avec une face B du Bunny Lee All-stars pour « copy cats », BU 430 pour « na na hey hey goodbye » avec une prod dj de Ranny Williams en face B. Plus rare encore, il a formé les « Black Beatles » le temps d’une reprise de « Twist & Shout » façon Reggae, sorti en 1970 sous macaron rouge PAMA. La face B est une prod’ pour le chanteur Lenox Brown, titré « The green Hornett » à la manière de Sugar Belly. Enfin, et sur le sous label Pama Bullet, sa production pour l’artiste anglais Sydney Rogers, « Solomon Jones », est tout aussi rare...
• La liste de ses productions serait aussi impossible à dresser, sur ses labels autant que chez leurs distributeurs anglais (Crab rassemble la plupart d’entre eux) :
Owen Gray – Girl what you’re doing / Woman a grumble – 1969 – label CAMEL CA 25
Owen Gray – Don’ take your Love away / Two lovers – 1969 – label CAMEL CA 34
Owen Gray – Everybeat of my heart / Don’t cry – 1969 – label CAMEL CA 37
Owen Gray – Don’t sign the paper / Packing up Loneliness – 1970 – label CAMEL CA50
Owen Gray – Bring back your Love / Got to come back – 1970 – label CAMEL CA51
Lloyd Carke & Morgan allstars – I love you the most – 1971 label CAMEL CA 76
Les Foster & Ansel Collins – Thé man in your life – 1972 label CAMEL CA 102
Peter King – Reggae Limbo 1968 label CRAB CR3 (face A DM : River to the bank)
Ernest Wilson – Private number – 1969 – label CRAB CR 9
The Reggaeites – Harris Wheel (instrumental) – 1969 – label CRAB CR 32
The Thunderbirds – the Rat – 1970 – label CRAB CA 46
Bim, Bam & Clover – The Pill – 1970 – label CRAB CA 48 et aussi présent sur la compilation 33t PAMA : « Birth Control »…
La suite de cette discographie impressionnante est intégralement rédigée en annexe du livre « Tighten Up, History of Reggae in UK »… Le plus surprenant et inédit retrouvé dans cette liste est finalement ce titre d’un des groupes fleurons du roots, jamais entendu :
Viceroys – Rebel Nyah / Feel the Spirit – 1971 – label Bullet BU 470

pour finir, encore quelques galettes cette fois en 33 tours très durs à dénicher… Si vous avez une copie de ces albums sur le coude, dîtes le moi !
derrick morgan - and his friends – 196X – Island ILP 990
derrick morgan – Best of - 1969 - Beverley’s (ja) / Doctor Bird (uk) DLMB 5014
derrick morgan - forward march - 1970 - trojan - TTL 38
derrick morgan – seven letters – 1970 – trojan – TTL 5
derrick morgan - in the mood - 1974 - magnet - MGT 004
derrick morgan – People decision – 1977 – Third World
derrick morgan - housewife choice - 1979 - paradise - PDLP 007
derrick morgan – moving reggae hits – 1981 - black rose (Canada) DMLP 1081
derrick morgan – The conqueror – 1985 – Vista
Merci pour toutes les informations discographiques à Michael de Koningh & Marc Griffiths, mais aussi et surtout à Titou, le marseillais qui compte une des plus belles collections de Early Reggae que j’ai jamais vu. Rédigé aussi grace aux infos donnés par David Katz, Lloyd Bradley, Peter I, Tapir, Heartical, Yannick Maréchal, et quelques photos récentes de Lee Françis trouvé sur le web…
2010 - X-Ray (tout droit de reproduction interdit sans autorisation de l’auteur)

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